C’est grâce à la collaboration avec le père Marc Abumba, prêtre congolais qui dirige une école Don Bosco en R.D. Congo, que nous nous sommes rapprochés de l’ONG belge Via Don Bosco.

L’ONG Via Don Bosco appuie, depuis exactement cinquante années, des écoles dirigées par des salésiens et des salésiennes dans 11 pays du Sud. Les trois pays dans lesquels nous travaillons sont également couverts par Via Don Bosco.

Afin de préparer le nouveau projet, nous avons visité cinq écoles Don Bosco en Haïti. Il s’agit de l’ENAM à Port-au-Prince, le Centre Cardinal KEELER à Gonaïve, La Fondation Vincent au Cap-Haïtien, l’école DBTEC à Fort Liberté et enfin le Centre des Arts et Métiers aux Cayes.

Le besoin d’appui technique dans les ateliers et pour les enseignants est évident.

Nos diverses, et parfois longues, discussions avec les responsables d’ateliers ont démontré :

• Le manque de formateurs qualifiés ;
• La vétusté et le manque d’équipements ;
• Les difficultés de financer les formations tant au niveau des salaires des formateurs qu’au niveau des dépenses en terme d’énergie, de matières premières et d’outils ;
• Les difficultés pour les jeunes formés de trouver un emploi dans le milieu ;
• Le manque de référentiels dans le milieu qui permettraient aux apprenants à faire le lien entre les matières enseignées et les applications de ces connaissances dans leur milieu de vie ;
• Le manque de connexions avec des techniciens externes avec lesquels ils pourraient échanger sur des méthodes de travail et des procédés de fabrication.

Notre expérience dans le secteur de l’accompagnement d’artisans fabricants d’équipements de transformation agricole et nos visites des écoles techniques du réseau Don Bosco nous ont permis de constater qu’un appui technique tant au niveau de l’accès aux équipements de travail qu’au niveau de la formation des formateurs est nécessaire et indispensable. Nous avons construit notre approche d’intervention en Haïti sur la création d’un lien direct entre la formation technique et les possibilités locales d’exploiter ces connaissances en suscitant l’auto-emploi.

Nous avons dès lors privilégié la collaboration technique entre une école, la Fondation Vincent au Cap-Haïtien, et l’atelier Cadeau de Dieu à Pignon que nous accompagnons depuis près de 10 années dans le secteur de la transformation de la canne. Ainsi, ils pourront trouver ensemble des solutions techniques adaptées aux paysans de la région. La collaboration autour de la fabrication d’un moulin à canne est d’ailleurs prévue.

Les jeunes en formation sont dès lors immergés dans le milieu professionnel. Des stages de formations au sein même de l’atelier Cadeau de Dieu leur permettra de se confronter aux problèmes liés à la fabrication des machines, à leur utilisation et en particulier à leur maintenance. Ils seront aussi amenés à réfléchir à l’impact économique de ces équipements sur le milieu afin de pouvoir répondre à la question suivante : « Les équipements permettent-ils d’augmenter les revenus dans le milieu et à quelles conditions ? »

Nos objectifs pour mener à bien ce projet :

• Une mise à niveau des équipements ;
• La formation des formateurs ;
• La mise en place d’un magasin d’intrants ;
• L’ouverture de l’école aux besoins du milieu.

Comment pouvons-nous nous mobiliser pour contribuer à améliorer les formations techniques dans le Sud ?

D’une part, l’accompagnement des acteurs locaux, des formateurs, des responsables des écoles, des artisans partenaires et des jeunes en formation est primordial. En réalité, toutes ces personnes sont seules et se sentent souvent isolées par rapport aux évolutions qui émergent partout dans le monde. Il faut briser cet isolement. Des solutions existent et les premières sont les outils de communication modernes.  Nous devons communiquer, ne pas juger mais accompagner en restant modeste et en étant toujours disposer à chercher AVEC eux la solution qui LEUR convient.

D’autre part, il faut des machines-outils. Ne jetez pas trop vite vos machines devenues obsolètes. Les écoles et les ateliers locaux ont besoin de vos machines. Nous souhaitons accompagner le BDE (bureau d’emploi de Don Bosco) à proposer des pistes concrètes pour l’installation des artisans les plus motivés pour créer leur emploi ou développer les activités de l’atelier de leur père. Nous aimerions insister ici sur les difficultés pour un jeune, aussi doué soit-il, de trouver les moyens pour accéder aux équipements de base pour installer un atelier.