Dans les ateliers que nous visitons, le constat est souvent sans appel. Trop de machines sont inutilisées parce qu’elles sont en panne. En général il s’agit de pannes mineures qui seraient facilement réparables dans un environnement technologique plus important.

En fait c’est l’isolement des artisans qui est un frein majeur au développement des activités.

Quelques exemples : un nouveau partenaire en Afrique ne connaissait pas la découpe plasma, une méthode très efficace pour la découpe de l’acier. Cette technologie présente depuis plus de 30 ans dans nos pays est bien adaptée aux contextes du Sud. Il suffit de disposer d’énergie électrique pour découper l’acier. Plus besoin de gaz. Dans un autre atelier, le tour est resté à l’arrêt pendant plusieurs mois parce que l’artisan ne savait pas comment son mandrin de tour était fixé sur la broche. Et les collègues compétents sont rares.

Ailleurs une machine n’a pas pu être utilisée car elle avait été livrée sans notice technique et sans accompagnement.

Nos actes techniques, si nous voulons appuyer le Sud, doivent tenir compte de cette réalité.

Il ne s’agit pas de faire à la place des gens mais de faire avec eux. Le développement d’une relation de confiance et de respect qui n’autorise aucun jugement est la pierre angulaire d’une relation féconde. Les moyens de communication actuels sont extrêmement performants et accessibles. Exploitons-les au maximum de leurs capacités afin de résoudre des problèmes techniques mais aussi et surtout transmettre la confiance et l’espoir qui prennent naissance dans le partage de savoir-faire et la recherche commune de solutions.