Le coronavirus a mis du temps à arriver en Haïti, en partie parce que les manifestations et la violence politique ont pratiquement paralysé le tourisme et chassé les étrangers qui auraient pu apporter la maladie dans le pays. Cependant, avec l‘afflux de travailleurs revenant de la République dominicaine, où il y a eu 10 900 cas et 402 décès dus au Covid-19 (chiffres publiés en mai) les médecins se préparent à une épidémie qui, craignent-ils, mettra à rude épreuve le système de santé du pays.
Ce dernier est tellement désorganisé que les Haïtiens meurent régulièrement de maladies facilement traitables. Les hôpitaux publics doivent souvent faire payer aux patients des produits de base comme des seringues et des gants. Le système médical du pays n’étant pas en capacité de faire face à un afflux massif de malades, le dilemme des autorités haïtiennes consiste donc à réduire les risques de contamination tout en permettant aux citoyens de continuer à travailler car la grande majorité des habitants dépend quotidiennement de l’économie informelle pour survivre.
Il est important de rappeler que la plupart des Haïtiens n‘ont pas accès à l‘eau potable, et encore moins au savon, et beaucoup vivent dans des bidonvilles où l‘auto-isolement est physiquement impossible. L’automne dernier, les protestations contre la corruption du gouvernement ont provoqué la fermeture du pays ; les routes avaient été barrées. Alors que l‘économie est déjà plus que fragile, les mesures liées à la lutte contre le Covid-19 réduit encore plus le nombre de personnes capables, par leurs ressources, d’affronter une quarantaine.
Avec une population de 11,2 millions d’habitants, Haïti n’est encore qu’aux prémices de l’épidémie de Covid-19, avec un total de 101 cas officiellement diagnostiqués et 12 décès enregistrés, selon le dernier bilan des autorités sanitaires publié le 7 mai.
Le Fonds monétaire international a annoncé un financement de 111 millions de US dollars pour aider Haïti au niveau des soins de santé et pour un soutien au revenu afin d’atténuer l‘impact de Covid-19. Avant même l’irruption de la crise sanitaire, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) de l’ONU estimait qu’environ 4 millions d‘Haïtiens, près d‘un tiers de la population nationale, avaient besoin d‘une aide alimentaire urgente et qu’1 million souffrait de faim sévère, soulignant que la crise de Covid-19 a augmenté l’urgence.
Comment la pandémie affecte CODEART ?
Il a quelques mois, nous avons remis notre programme d‘activités auprès de la DGD pour une durée de 2 ans (étant donné que nous venons seulement de recouvrer notre statut d‘ONG). Au vu de la situation de crise actuelle, nous attendons toujours la signature du ministre afin d’entamer la concrétisation de notre programme 2020-2021.
Comment la pandémie affecte nos pays partenaires ?
Malheureusement, les pays pauvres du Sud sont trop dépendants des denrées alimentaires importées… et les circonstances actuelles font flamber les prix. Plus que jamais il faut encourager et développer les capacités des peuples à assurer leurs besoins de base ! De ce fait, nous espérons que des mesures seront bientôt prises pour appuyer des initiatives qui contribuent à renforcer la souveraineté alimentaire des pays pauvres du Sud.
Source: journaldemontreal.com, nytimes.com, washingtonpost.com, news.un.org