Congo
05-11—19

Le Konzo : une maladie incurable qui peut être éradiquée

300 nouveaux cas de Konzo sont déclarés chaque année dans la région de Kahemba à l’ouest de la République démocratique du Congo. Le Konzo est une maladie incurable qui provient de la consommation de manioc mal détoxifié par des personnes sous-alimentées. Le manioc amer peut être toxique à cause de l’acide cyanhydrique qu’il contient et qu’il faut éliminer avant consommation. Diminuer la consommation de manioc dans la région est illusoire car l’activité économique principale de Kahemba se concentre à 60% dans l’agriculture de subsistance (maïs, arachide, haricot et surtout manioc). De plus, le territoire de Kahemba est difficile d’accès. Les produits non locaux y sont donc relativement chers.

 

Comment réduire la toxicité du manioc ?

 

Les Congolais ont pour habitude de pratiquer le rouissage du manioc amer. Le  trempage du manioc dans de l’eau doit durer au moins 4 jours afin d’éliminer l’acide cyanhydrique. Mais, à cause des sécheresses de plus en plus importantes, l’eau est peu disponible dans la région et les familles victimes du Konzo n’ont pas les moyens financiers pour s’approvisionner en eau potable en quantités suffisantes pour un rouissage correct. Le manioc est donc insuffisamment roui surtout durant les saisons sèches et durant les périodes de famine. Même si les gens connaissent les risques liés à un rouissage insuffisant, l’accès limité à l’eau et la pression alimentaire ou financière les poussent à écourter la durée du rouissage ou à le réaliser dans de mauvaises conditions comme par exemple dans un bac d’eau que l’on utilise pour plusieurs rouissages successifs et qui est rapidement saturée en acide cyanhydrique.

Une fois apparue, la maladie cause des dégâts irréversibles, mais elle peut être évitée. Vous le verrez dans le film Manihot esculenta.

 

Quelles sont les conséquences de la maladie ?

 

Le konzo est une paralysie spasmodique bilatérale qui attaque les membres inférieurs et la colonne vertébrale. Les personnes qui en sont atteintes ne savent pratiquement plus marcher. Des troubles du langage et de la vision peuvent également apparaître. 99 % de ces malades vivent dans des familles extrêmement pauvres, Selon l’OMS (2015), le konzo est mortel dans un cas sur cinq et touche surtout les enfants. Les conséquences sont dramatiques et les personnes atteintes sont souvent  marginalisées et contraintes à la mendicité.

Le Konzo étant une maladie incurable, il est nécessaire de prendre des mesures préventives qui permettent son éradication car il attaque principalement la population jeune sur laquelle se fonde l’avenir de la République Démocratique du Congo.

 

 

À propos de Manihot esculenta…, film réalisé par Alain Daniel

 

ON Y VOIT des images de victimes du konzo, une paralysie irréversible qui frappe chaque année des centaines d’enfants et de jeunes de RDC, d’Angola et du Mozambique.

ON COMPREND que c’est l’acide cyanhydrique, un poison qui reste présent dans le manioc amer mal détoxifié qui déclenche le konzo de façon foudroyante chez les personnes dont l’alimentation est pauvre en protéines.

ON APPREND qu’il existe des procédés techniques traditionnels en Amérique latine et améliorés par CODEART qui permettent d’éliminer totalement le poison présent dans le manioc amer.