Suisse
05-02—20

Codéart récupère des machines en Suisse

L’action de CODEART vise le renforcement de partenaires techniques dans le Sud qui travaillent dans le secteur de la production et la transformation des productions agricoles vivrières. Notre démarche se résume à soutenir des artisans qui sont au service du secteur rural en offrant des services de fabrication et d’entretien d’équipements agricoles. Nous nous limitons à 3 produits de base : le manioc (Haïti, RDC et Bénin), la canne à sucre (Haïti et RDC) et l’huile de palme (RDC et Bénin).

Un membre de notre réseau d’amis en Suisse a averti notre partenaire en Haïti, Les Ateliers-Ecoles de Camp-Perrin, de la disponibilité de machines-outils dans une entreprise à Bienne (Biel) chez MUTSCHELLER. Daniel Bickel, le gérant de l’entreprise, très sensible à notre démarche de développement, nous proposait six machines-outils dont quatre tours horizontaux, une fraiseuse et un tour vertical. Nous avons choisi les machines le plus adaptées aux besoins de nos partenaires : les quatre tours à métal.

Avec deux bénévoles de l’association T4D, notre association sœur, nous avons assuré l’enlèvement des machines des ateliers et leur chargement sur le camion. A côté du travail assez difficile de manutention, nous avons pu compter sur l’accueil chaleureux de nos amis suisses et particulièrement Urban Kofmel, architecte à Bienne. Il est notre « représentant » suisse qui est attentif aux récupérations possibles dans sa région.

Le 13 décembre les machines sont arrivées chez CODEART. Elles sont alors révisées et complétées avec les équipements nécessaires pour les différents usages de nos partenaires du Sud.

Il est important de souligner ici l’intérêt d’une telle démarche. Tout d’abord il s’agit de machines offertes. Des frais sont tout de même à considérer (déplacement, logements, salaires, appui éventuel d’un manutentionnaire, transport, déchargements,…). Leur coût d’acquisition reste donc modeste. Ensuite, il faut être conscient que de nombreuses machines anciennes du même genre sont déclassées dans de nombreux ateliers. Enfin, ces machines répondent aux besoins actuels de beaucoup de pays du Sud. Des machines simples (conventionnelles), non numérisées, utilisant des outils peu couteux, facile à affuter et motorisation de faible puissance.

Mais il faut aussi ajouter ce qui nous semble le plus important. Les artisans du Sud manquent cruellement d’équipements de travail. Parfois on nous signale que c’est seulement dans l’école de la ville qu’il y a des machines-outils. En dehors on n’en trouve pas. Il est dès lors compréhensible que peu de jeunes se lancent dans cette discipline. De plus, ces jeunes artisans savent bien qu’ils ne pourront jamais s’équiper au prix réel des équipements neufs sur le marché. Ils ne peuvent l’envisager qu’avec un soutien financier externe ou s’il découvre une filière d’approvisionnement en machines d’occasion telle que T4D en Belgique.

Si nous voulons réaliser notre mission, il est impératif que nous soyons attentifs à ces possibilités de récupérations. Beaucoup de machines sont mises à la casse alors qu’elles pourraient, à peu de frais, permettre à des artisans du Sud de répondre à de nombreux besoins dans le milieu dont le premier est la maintenance. En effet, les temps d’arrêt lors de panne sont fréquents, rarement graves mais un mécanicien est indispensable. Ces arrêts sont très coûteux en terme de limitation des quantités transformées et, in fine, en terme de rentabilité des investissements. Un mécanicien est aussi important qu’un médecin dans les contrées reculées des pays du Sud.