Haïti
06-04—20

Les cassaveries en Haïti

Le contexte de l’action de CODEART et du GADRU

Les émeutes de la faim en 2008 ont rappelé combien Haïti souffre de famine chronique et d’une dégradation de son environnement naturel (déforestation – fabrication du charbon de bois).

En effet, les paysans qui vivaient majoritairement de la culture et la transformation du manioc en cassaves (galettes) ont abandonné cette agriculture au profit de l’importation de produits américains tels que le blé et le riz.

Les actions conjointes du GADRU ( http://www.gadruhaiti.org/)   et de CODEART ont permis le développement d’une agriculture agroécologique qui vise à rendre leur fertilité aux sols haïtiens et le développement de machines permettant de réduire la pénibilité de la transformation de denrées agricoles, dont le manioc.

Dans les campagnes haïtiennes, la priorité des populations rurales qui pratiquent l’agroécologie sont les suivantes :

Pour répondre à ces priorités, il était donc essentiel que les populations des campagnes redeviennent des protecteurs de la nature et non des prédateurs.

 

Le manioc et les cassaveries

En Haïti, aucune plante panifiable n’est cultivée. Mais le manioc, plante facile, peu exigeante, ne nuisant pas à la fertilité des sols et donnant un bon rendement permet de préparer des cassaves, sorte de galettes sèches appelées « le pain des tropiques ».

CODEART, avec l’expérience des ateliers de mécanique haïtiens et des paysans a mis au point des machines simples, robustes et accessibles : une râpe manuelle ou motorisée, une presse et des fours de cuisson très peu énergivores et écologiques.

Ces équipements composent la cassaverie, lieu de vie permettant à l’ensemble des paysans de la communauté de transformer le manioc ainsi cultivé.

Les apports propres des entrepreneurs ruraux pour la construction de leur cassaverie sont importants. On constate également l’apparition et le développement de nouveaux métiers du manioc tels que les cultivateurs-transformateurs, les acheteurs-transporteurs, les éplucheurs…

L’apport conjugué des actions du GADRU et de CODEART ainsi que, tout au long de la chaîne : les producteurs transformateurs, les négociants et les consommateurs, par leur choix conscient, a permis aux populations rurales d’Haïti de se réapproprier la production de cassaves, d’en faire une activité économique rentable et de reconquérir une certaine autonomie.